Tests / Bully : Scholarship Edition 16/20

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Ecrit par Kaophonic le 07/03/2008 à 00:00

Sorti il y a près d'un an et demi sur PS2 et n'ayant pas reçu, à l'époque, l'accueil commercial escompté, malgré des qualités indéniables et des critiques unanimes, Bully : Scholarship Edition (anciennement Canis Canem Edit) nous revient dans une version Xbox 360 censée remettre au goût du jour les vertus de l'original. Légitimement, on est droit de se demander si ce passage à la Next-Gen apportera suffisamment de nouveautés pour convaincre.

Affublé d'un casier scolaire long comme le bras et déjà victime de six renvois successifs, la vie de lycéen de Jimmy Hopkins est pour le moins chaotique. Lassés des affres de cet ado un peu trop rebelles, une seule solution s'imposait pour une mère multidivorcée et son nouvel élu: un départ forcé à la Bullworth Academy, établissement dirigé d'une main de fer, réputé pour sa sévérité et sa capacité à remettre dans le droit chemin les plus teigneux des élèves. Après une courte scène d'introduction, prétexte à poser les bases de la personnalité tumultueuse du jeune Jimmy, vous vous retrouvez immédiatement, alors que les hautes grilles de fer du pensionnat se referment, entre les mains d'un personnel enseignant, surveillants, professeurs, et principal, peu amateur de pitreries et autres intimidations. Pourtant, derrière sa façade qui n'aspire qu'au sérieux, la Bullworth Academy révèle, à l'intérieur des murs, un bien autre visage, celui de repaire des pires cancres des Etats-Unis, réunis en quatre bandes rivales : sportifs, blousons noirs, bourges et geeks, qui n'auront de cesse de faire du nouveau venu le souffre douleur de l'école. Mais qu'importe l'adversité, Jimmy, qui n'en est pas à ses premiers coups d'éclats et qui nourrit une haine profonde contre toute forme d'autorité, ne compte pas se laisser faire si facilement. Une seule solution semble dès lors se profiler : soumettre, par le poing et le lance-pierre, ces bandes de caids peu avares en castagnes et prendre du même coup le rôle de maître incontesté de l'école. Si l'ensemble du gameplay emprunte très largement à Grand Theft Auto, des mêmes développeurs, Bully : Scholarship Edition se distingue toutefois par son univers, qui délaisse (enfin ?) les rivalités de gangs armés. Ainsi, mitraillettes et autres fusils à pompe laissent place à un équipement bien plus en phase avec la vie adolescente, fait de lance-pierre, bombes à eau, boules puantes et autres sacs de billes qui habilement dispersés feront choir les plus téméraires. En ce qui concerne les missions, elles démontrent une fois de plus l'habilité des scénaristes de Rockstar a diversifié chacune des échauffourées, ne lassant jamais et s'avérant parfois surprenantes. On alterne ainsi allègrement entre missions visant à la conquête des bandes rivales et moments plus singuliers où il s'agira de venir en aide aux membres du corps enseignant : professeur alcoolique ou cuisinière hideuse en manque de tendresse masculine. Quoi qu'il en soit, l'aventure, bourrée d'humour, souvient bien gras, est riche en personnages charismatiques tous sujets à des déviances psychologiques plus ou moins affirmées. Mais là où Bully : Scholarship Edition se distingue encore davantage, c'est dans l'organisation générale du temps de jeu. Car ici, vous êtes à l'école et il est bienvenu de suivre les cours de la journée avec assiduité, ces derniers offrant, au fur et à mesure de la progression, des avantages conséquents. Mais nous reviendrons bientôt sur la teneur de ces cours. La liberté, comme toujours avec Rockstar, est au rendez-vous. D'abord enfermer entre les quatre murs de la Bullworth Academy, vous aurez bientôt le loisir de parcourir la ville proche, elles aussi offrant progressivement une multitude d'activités : courses de vélo ou de karting, attractions de la fête foraine, missions supplémentaires, récoltes d'objets, petits boulots. Libre au joueurs de se passer des cours obligatoires pour parcourir les anfractuosités de cette petite ville américaine typique, mais attention toutefois à la police ou aux surveillants, peu enclins à la tendresse, et qui auront tôt fait de vous renvoyer illico sur votre chaise de classe. De même, dans cette ville décidément attirante, vous pourrez à loisir achetez de nouveaux vêtements, vélos puis scooters, armes, cadeaux pour vos dulcinées, ou bien encore arborer une coupe de cheveux tendance ou vous grimez de tatouages, afin d'apporter un peu de vos goûts au look de Jimmy. l'un des aspects les plus séduisants de Bully tient au passage du temps. Si le cycle jour/nuit n'est pas nouveau, il apporte cependant une cohérence à l'emploi du temps des journées et règles à merveille le dynamisme de l'ensemble, le couvre-feu étant fixé à 23h et tout retard aux cours étant considéré derechef par les surveillants comme une tentative d'école buissonnière. Mais outre ce premier aspect conventionnel, c'est davantage la succession des saisons, et les évènements qui y sont liés qui surprennent et comblent le joueur. Ainsi, le jeu commençant au début de l'automne, vous verrez bientôt les bâtiments de l'école se couvrir de décoration, de guirlandes, de fantômes en papier, tandis que citrouilles et pierres tombales viennent emplir les allées. Le tout aboutit à une mission autour d'Halloween qui saura faire sourire, voir rire, l'amateur de blagues scabreuses. Ensuite, alors que s'achève l'automne et que débute le second chapitre, les rues et chemins sont recouverts d'une pellicule de neige, décorations de Noà«l et sapin géant s'installent dans l'école tandis que certains s'amusent aux célèbres batailles de boules de neige. Il en va de même pour le reste de l'année scolaire, printemps puis été succédant à l'hiver. Ce rapport au temps qui passe, qui pourrait paraître anecdotique, apporte pourtant de la crédibilité à l'environnement et à l'aventure en général, le sentiment de parcourir une année scolaire dans son entier étant réellement présent. Après cette rapide présentation qui dévoile quelques aspects du soft sans pour autant, je l'espère, gâcher le plaisir de la découverte, abordons maintenant les ajouts de cette adaptation sur Xbox 360. D'abord, aux cours déjà présents dans la version PS2, tels que chimie, sport (match de balle aux prisonniers), dessin ou photo, viennent s'ajouter quatre nouveaux cours : math, à la manière d'un entraînement cérébral, biologie, proche d'un Trauma Center, musique où il s'agit d'enfoncer les gâchettes en rythme, et géographie éprouvant votre connaissance des pays et capitales mondiales. En outre, huit nouvelles missions et de nouveaux personnages viennent enrichir une durée de vie déjà conséquente. Au chapitre technique, bien que l'amélioration graphique soit évidente entre les deux volets, on ne peut que regretter que le moteur Madhoc, déjà utilisé dans Table Tennis et dans le futur Grand Theft Auto IV , ne soit pas poussé dans ses retranchements. Au final, l'ensemble général fait quelque peu pâle figure au regard des blockbusters présents en nombre sur la console de Microsoft. Pour conclure, nous nous contenterons de mettre en lumière les points positifs et les défauts de ce Bully : Scholarship Edition. En passant sur console Next-Gen, le jeu ne perd bien entendu pas sa sympathie, l'histoire, prétexte à la mise en avant d'une galerie de personnages hauts en couleurs séduit tout du long, les missions annexes et activités diverses sont légions, et surtout sans jamais lasser. Cependant, au vu des faibles ajouts de cette version, en parallèle à l'absence de mode multijoueur par exemple, on peut douter de l'intérêt d'investir une nouvelle fois dans cette aventure pour ceux ayant déjà parcouru la version PS2. Mais quoi qu'il en soit, Bully reste un excellent jeu, captivant, défoulant, et bourré d'humour, qui saura convaincre tout amateur de GTA-like.

wii
cover Bully : Scholarship Edition x360

16 ans et plus Grossièreté de langage Violence
Date de sortie 07/03/2008
Editeur Take 2 Interactive
Développeur Rockstar
Type(s) Action
Supports physique