Xenoblade Chronicles : Definitive Edition

Sorti sur Nintendo Wii en 2011, Xenoblade Chronicles fût salué par la critique mais souffrait néanmoins d'un petit soucis esthétique. L’œuvre de Tetsuya Takahashi revient à ce jour, sur le devant de la scène avec une version réadaptée du premier opus pour la Switch, mais qu'en est il réellement de cette Definitive Edition ? Désormais entre nos mains, nous allons vous en dire plus sur le sujet et les nouveautés apportées à ce titre. Pour vous faire un avis dessus, retrouvez nos quelques lignes ci-dessous.

Même si la saga est connue chez les fans de RPG nippon, cela n'empêche pas au studio Monolith d'attiser la flamme chez de nouveaux aventuriers avec une modernisation des origines de la franchise. Comme il y a neuf ans, Xenoblade Chronicles vous met dès le départ dans l'ambiance en vous expliquant via une cinématique immersive la création de l'univers.  On rappel d'ailleurs pour ceux qui l'auraient oubliés que le monde n'était au départ qu'un océan infini au milieu duquel les titans (taille d'un continent) Bionis et Mekonis s'affrontèrent à coups d'épée jusqu'à finalement s'éteindre debout. Suite à ça les deux colosses se sont fossilisés et ont peu à peu accueilli la vie, il s'agit là d'une ambiance assez originale. Sur le géant de pierre Bionis apparurent les Homz, (humains) tandis que sur Mékonis, le colosse de métal, apparurent les Mékons, des robots mus par une volonté inconnue. Cette courte introduction fait déjà preuve d'une direction artistique de qualité. Vient ensuite un petit didacticiel au cœurs d'une bataille épique et vous incarnez Dunban, le manieur de Monado (une épée anti-Mékons), il est considéré comme le grand héros qui sauva Bionis. Épaulé par Dickson et Mumkhar, vous allez former un groupe de trois lors de votre premier combat et apprendre les bases du gameplay. Celui-ci est très intuitif et fait part d'une facilité effrayante aux premiers abords, attaque automatique en fonction de la distance et une intelligence artificiel à la ramasse.

Une fois l'initiation terminée, on arrive dans la peau de notre vrai héros qui se nomme Shulk, un Homz de 18 ans vivant dans la Colonie 9. Accompagné de Reyn vous formez pour le moment une équipe de deux, il est d’ailleurs très plaisant de pouvoir switcher le contrôle de chaque membre de l'équipe à tout moment dans le menu. Pour commencer en combat il est important de cibler votre adversaire et d'engager pour attaquer, si vous êtes détecté sans avoir engagé le combat vous allez être traqué et aucun compagnon ne lèvera le petit doigt, c'est frustrant mais vous pouvez favoriser la fuite en évitant de gaspiller des PV. Lors d'un affrontement étant donné que votre personnage donne automatiquement des coups standards, vous pourrez vous concentrer sur vos déplacements et surtout sur la barre de sélections de coups spéciaux intitulés Arts (coup latéral, fauchage, lacération dorsal, etc..), ces derniers se chargent grâce aux dégâts causés sur l’ennemi. Au fur et à mesure que l'aventure progresse vous apprendrez à manier votre barre de compétence et cette dernière augmentera, vous donnant un accès à divers combos stratégiques plutôt intéressants. Via le menu de l'équipe vous aurez accès à l’arbre de compétence de votre personnage qui se découpe en trois sections propres au héros. Il sera nécessaire de sélectionner une branche au préalable pour l'améliorer lors des affrontements. Durant certains combats vous ferez face à des adversaires très imposants qu’il faudra faire chuter pour espérer leurs faire des dégâts et prendre l’avantage sur la situation. Les collectionneurs seront aux anges avec un grands nombre d'objets à ramasser sur leurs chemin, dorénavant, vous pourrez même user d'une pioche pour extraire de l’éther sur les gisements présents un peu partout sur la map. Cette matière sera d'ailleurs très utile pour vos fabrications de gemmes. Votre inventaire est grand et bien classifié, cela vous permet de vite vous retrouver parmi tout votre bric-à-brac, de plus, vous pourrez étendre votre possibilité de stockage. 

Les personnages sont charismatiques et attachants, on prend toujours autant de plaisir à suivre les péripéties de nos aventuriers, surtout que le titre aborde des sujets assez matures. Les nouvelles fonctionnalités de ce titre sont la difficulté Expert, le mode cinématique et le Time Attack, dont le but est de vaincre des monstres dans un temps imparti (un mode facile est également disponible). Le mode Expert instaure un nouveau principe, une partie des XP gagnés est mise de côté pour être utilisée à votre guise au lieu d’être distribué entre chaque héros du groupe. Ce stock de points d’expérience apporte une dimension plus intéressante sur la gestion des personnages puisque vous pouvez ajuster quand vous le souhaitez, le niveau de vos personnages. Sachez que si Xenoblade Chronicles pouvait déjà compter sur une bonne centaine d'heures pour venir à bout de l'histoire principale, cette Definitive Edition apporte en plus un épilogue inédit pouvant s'étaler de 10 à 15 heures. Une nouveauté que l'on apprécie fortement, car rares sont les remakes à proposer du contenu inédit au niveau du scénario. Votre aventure risque bien de vous tenir en joue pendant un bon moment, sans oublier les nombreuse quêtes annexes qui sont cependant, parfois un peu trop répétitives. En ce qui concerne la qualité technique le titre ne se limite pas à une simple upgrade graphique, comparé à la version de 2011 on découvre désormais divers végétaux et un remaniement architecturale de tous les bâtiments. On retrouve à nouveau le cycle jour/nuit avec la liberté de changer d’heure à tout moment, comme cela vous chante.

Les nouvelles textures présentent sont agréables à l’œil et la modélisation des personnages sont bien réalisés, mais on retrouve néanmoins parfois des flous à certains endroits et de l'aliasing sur les brins d'herbes, mais la différence reste flagrante comparé à la copie originale sur Wii. Je suis tout de même obligé de constater des effets de lumière et des explosions un peu simplistes esthétiquement parlant, mais sinon la majeure partie des décors sont beaux, en plus d'être variés tout au long de l'épopée. On prend souvent plaisir à se balader entre les diverses régions, on rappelle que les cartes sont grandes mais que vous pourrez compter sur l'omniprésence des points de téléportation ou encore sur le déplacement automatique (ligne droite). La seul bémol est que la résolution ne reste pas stable et oscille entre 500p et 720p sur grand écran puis de 378p à 540p en mode portable. Ceci-dit, le jeu tourne néanmoins à 30 images par seconde ce qui lui permet de tenir le choc lors des phases d’exploration dans les grandes plaines. En plus d'une traduction très bien réussie, profitez en plus d'un doublage anglais/japonais toujours aussi efficace. Dommage que les dialogues tirent encore un peu trop en longueur, mais il s'agit là d'un problème de la version originale. La bande-son de cette nouvelle édition, réorchestrée et composée par ACE+, Yoko Shimomura ainsi que le célèbre Yasunori Mitsuda est tout simplement majestueuse et devrait convaincre les fans sans le moindre problème surtout que ces derniers peuvent à tout moment switcher avec l'édition de base. Long est immersif sera votre parcours à travers le titre, mais comme la plupart des RPG, on retrouve quelques quêtes annexes dénuées intérêt, ceci-dit, on salue la compassion des développeurs avec la validation des missions sur place sans remise en main propre de la livraison. Il vous faudra quand même une bonne paire de chaussures au moment de commencer votre grande aventure.