Rugby 18

Après les ténors du secteur que sont le foot et le basket via la NBA, les autres sports font souvent office de laissés pour compte. Le rugby fait parti de ces sports assez populaires, mais pas assez rentable pour développer un jeu d'envergure. Avec Rugby 18, Big Ben vient tenter de contredire ces affirmations en proposant un nouvel opus dédier au ballon ovale.

Dès les premières minutes de jeu on déchante rapidement devant les graphismes que nous offre le titre. Outre des bugs d'un autre temps comme les cheveux longs qui se prolongent dans la nuque et traverse donc le maillot à la manière de pic de hérisson, le résultat globale est tout sauf agréable. L'ambiance des matchs et le rendu n'est pas convaincant que ce soit au niveau de l'animation dans les tribunes, des décors autours du stades qui sont tout sauf emballant et enfin du rendu sur le terrain. La modélisation des visages est quelconque alors que le jeu de couleur ne rattrape pas la donne. Au contraire on a l'impression que tout est dans la même gamme de couleur et le peu de variation, et de qualité graphique tout simplement, est rédhibitoire. Enfin au niveau de l'animation le résultat n'est pas vraiment plus brillant. On ne ressent quasiment pas de différence entre les piliers et les ailiers qui pourront transpercer la défenses avec le même style de course. La personnalisation des joueurs est donc clairement à revoir tant c'est difficile de différencier ses soldats dans une armée de playmobile qui se retrouve être tout sauf authentique. Le placement de vos coéquipiers pose parfois question. Trop regroupés au centre du terrain les ailes sont parfois totalement délaissées à l'opposée ce qui empêche tout renversement de jeu proprement exécuté. La précision des passes que vous exécutez laisse aussi à désirer. Il arrive souvent que votre passe atterrisse quelques centimètres ou mètres plus loin que ce que votre intention ne laissait présager. Le gameplay général n'est donc pas fameux et on commence à se demander ce qui va pouvoir sauver la franchise d'un jeu presque fiasco. Pour ce qui est du réalisme un détail marquant représente toute la maladresse du jeu. Le nombre de fois où l'arbitre décide de siffler un jeu dangereux contre l'équipe adverse est bien trop haut. Sans intervenir toutes les cinq minutes on a parfois droit à 3 ou 4 coups de sifflets dans ce sens et le pire c'est qu'ils sont logique pour une simple raison. L'Intelligence artificielle confond parfois Rugby 18 avec WWE 2K18 pour vous asséner des coups de la corde à linge bien trop violent, ce qui amène le joueur victime à faire un soleil digne d'un film où Vin Diesel joue un flic émotif. Dès les premières minutes vous comprendrez que la prise en main du titre ne sera pas non plus un long fleuve tranquille où vous pourrez vous baigner en toute tranquillité. Non, ici on vous propose un titre avec des mécaniques de jeu qui laissent songeur. Ce qui me gène sur l'orientation prise par les développeurs, c'est que contrairement à NBA 2K, FIFA, PES, MADDEN, et encore d'autres concurrents je n'ai pas vraiment l'impression de jouer à un jeu de sport. Le nombre de « mini jeu » est trop élevé et certaines actions ne sont pas assez naturelle. A titre d'exemple on peut citer les mêlées où vous devez bouger un curseur sur un arc de cercle avec votre joystick pour réussir à faire avancer votre bloc. Votre curseur devra « suivre » une marque de couleur qui bouge sur cet arc de cercle pour être l'équipe qui avance. De même sur le ruck, vous devez appuyer sur rond plusieurs fois pour fois vos joueurs rentrer dedans à la queuleleu. Problème : encore une fois ce n'est absolument pas réaliste et on ne prend quasi aucun plaisir à faire le tout. On a rarement le plaisir de sentir que l'on contrôle son collectif, mais plutôt la sensation de contrôler un joueur après l'autre comme un enchaînement d'action individuelle. Les rares fois où j'aurais le sentiment de réellement jouer à un jeu de sport sur console sera celui où votre joueur réussira à prendre le meilleur sur la défense adverse pour débuter une course fantastique pour aplatir entre les poteaux. Et même lorsque l'on fait ça on se rend compte à quel point le titre souffre sur des points évoqués plus haut. Intéressons nous maintenant aux modes de jeu au cas ou certains maso aimeraient passer des dizaines d'heures sur le titre. On retrouve donc évidemment les match d'exhibition ou amicaux mais aussi le désormais célèbre mode carrière essentiel à tous les jeux de sports. Sauf quand celui ci est d'une pauvreté qui obligerait le père noà«l à lui offrir un palace pour rattraper le tout. Je n'ai pas envie de verser dans l'acharnement mais il faut être honnête, c'est presque indigne de proposer un mode carrière aussi peut remplit et avec aussi peu d'option proposée c'est simple, aucune cinématique, aucune réalisme. On se contente d'appuyer sur croix pour pouvoir passer au match suivant et ainsi réussir à enchaîner les victoires. Pour le reste, l'aspect « gestion » qui doit être présent dans un mode carrière pour gérer les finances par exemple est totalement absent. La gestion des joueurs est minimaliste et je ne vais pas vous mentir je ne suis même pas allé au bout d'une saison tant le mode de jeu ajouté à la qualité générale du titre fait que nous n'avons tout simplement pas envie de poursuivre l'aventure. A côté de ça, on va retrouver un mode « FUT » qui n'est guère plus palpitant. Car c'est bien la le problème de Rubgy 18. Le titre n'est bon dans quasiment aucune catégorie. C'est très dur à dire comme constat mais j'ai rarement prit du plaisir lorsque je jouais au jeu. Que ce soit au niveau des graphismes, du gameplay, ou des modes de jeux nous sommes sur une régularité dans la nullité qui ferait honneur à la carrière de Philippe Saint André en tant que sélectionneur de l'équipe de France. Car si des concurrents ne sont pas forcément meilleurs dans certains domaines, tous essayent au moins de proposer une axe fort, un argument qui va différencier le jeu de la concurrence pour faire valoir au moins une qualité. J'ai beau chercher je n'en vois aucune. Et vous voulez le « meilleur » pour la fin ? Aux commentaires on retrouve un duo formé d'Eric Bayle et Thomas Lombard . Encore une fois le tout se fait remarquer par la mauvaise qualité de sa réalisation. On a droit à plusieurs bout de phrases préenregistrées collées bout à bout pour former des commentaires. Le résultat n'est pas loin d'être catastrophique avec des intonations de voix irrégulières qui sont parfois à la limite de l'amateurisme. Quitte à proposer ce genre de commentaire, il vaut parfois mieux se concentrer sur un seul duo de commentateur anglais de qualité pour rendre le tout plus immersif. Ici, les commentaires viennent nous faire décrocher un peu plus d'un jeu qui n'en avait déjà pas vraiment besoin.